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Les décombres
Pendant près d’un mois après l’effondrement de la tour d’El-Bab, les compagnons d’Amos fouillèrent les décombres pour retrouver son corps. Le porteur de masques s’était volatilisé sans laisser de traces !
Béorf, rongé par la culpabilité de l’avoir abandonné, versait souvent quelques larmes en cherchant les restes de son ami. Lolya était complètement brisée, mais réconfortait quand même plusieurs fois par jour Frilla qui était au désespoir. Sartigan était soudainement devenu très silencieux, et Médousa errait çà et là, en quête d’improbables indices.
Amos disparu, Minho était maintenant libre de sa promesse et il quitta les adolescents pour retourner dans son pays. Il les étreignit chaleureusement et, sans se retourner, sa silhouette s’évanouit à l’horizon.
— ICI ! J’AI QUELQUE CHOSE ! annonça Béorf.
Tout le groupe se réunit autour de l’hommanimal.
— Regardez ! continua le gros garçon. J’ai retrouvé son sac, ses oreilles de cristal et son livre.
— Mais… mais… s’inquiéta Lolya. Il n’y a rien d’autre, tu es certain ? Son corps n’est pas là, enterré quelque part autour ?
— Non, confessa Béorf. Il n’y a rien… C’est tout ce que j’ai trouvé de lui…
— Si nous n’avons pas trouvé son corps, dit Lolya, optimiste, c’est qu’il est encore vivant ! Cherchons ! Cherchons encore !
— Non… dit soudainement Frilla. Il ne sert à rien de chercher, il n’est plus ici ! L’acharnement ne nous mènera à rien et nos bonnes intentions ne ressusciteront pas mon enfant. Nous allons préparer nos affaires et quitter ces décombres. Tout est fini.
Devant la justesse de ce constat, les trois adolescents tombèrent les uns dans les bras des autres. Béorf, pleurant comme une madeleine, prononça avec souffrance :
— Amos… Amos est… il est mort.
à suivre…